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« Ça ne tient plus : quand les associations de l’ESSMS touchent leurs limites »

Par Amor Ayouni

Dans le secteur social et médico-social, les signaux d’alerte se multiplient. Les associations gestionnaires d’établissements et services (ESSMS) peinent à tenir le rythme : fragilisations financières, complexité accrue, exigences institutionnelles renforcées. La multiplication des textes législatifs associée aux baisses des financements des pouvoirs publics a fortement fragilisé les associations gestionnaires d’établissements et services sociaux et médico-sociaux (ESSMS).

Une pression accrue sur les ressources

D’abord, la pression financière s’intensifie : les associations font face à des baisses ou des incertitudes de financement, à des charges de fonctionnement élevées (personnel, normes, investissements) et à des exigences accrues de pilotage et de contractualisation. Le secteur associatif avec qui nous en lien etroit réaffirme ce constat, soulignant que la complexité croissante du secteur « en perpétuelle mutation » rend l’exercice de gestion particulièrement ardu.
Ce contexte crée une tension : les marges deviennent faibles voire inexistantes, les imprévus fragilisent les équilibres et la capacité à mener des projets innovants est limitée.

Une multiplication des obligations et de la gouvernance

Ensuite, le cadre réglementaire et contractuel s’est renforcé. Par exemple, la négociation des contrats pluriannuels d’objectifs et de moyens (CPOM) est devenue incontournable pour beaucoup d’ESSMS. GEMELO CONSEIL propose d’ailleurs un accompagnement spécifique « Accompagner les associations et organismes gestionnaires d’ESSMS dans la préparation, la négociation et le suivi de leur CPOM ».
Le résultat : les dirigeants associatifs voient leur charge de pilotage et de reporting augmenter, parfois sans que les ressources humaines ou financières soient adaptées. Le temps dédié à la gouvernance, au suivi des indicateurs, aux tableaux de bord, vient s’ajouter à la gestion opérationnelle.

Une offre à repenser

Troisièmement, les établissements et services doivent faire évoluer leur offre pour rester pertinents : adaptation aux publics, innovations, prise en compte des transitions (inclusivité, pair-accompagnement, numérique). Or dans un contexte de fragilité, faire bouger l’offre devient un pari risqué. Il y a un besoin fort d’accompagnement à répondre à ces nouvelles problématiques du secteur médico-social (CPOM, EPRD, transformation de l’offre sociale et médico-sociale, diagnostic organisationnel, financier et RH).
Certaines associations, faute de marge de manœuvre ou de capacité d’investissement, risquent de « rester sur place », de ne pas réussir à engager les transformations souhaitées.

Le malaise humain et organisationnel

Quand les contraintes financières et réglementaires s’accentuent, l’humain et l’organisation sont mis à rude épreuve. Les équipes travaillent dans des contextes plus tendus, les managers doivent assurer la continuité du service tout en adaptant l’établissement. 


Le constat est que le bien-être des salariés, la qualité de vie au travail, la cohésion des équipes, deviennent des enjeux au même titre que les équilibres budgétaires.

L’urgence de se structurer autrement

Dans ce contexte, ce n’est plus suffisant de « tenir » : les associations doivent repenser leur modèle. Deux pistes se dégagent :

  • Construire des partenariats stratégiques, mutualiser des fonctions supports ou des outils, pour alléger les coûts et gagner en efficacité.
  • Améliorer le pilotage et la visibilité financière (budgets prévisionnels, tableaux de bord, diagnostic).

Conclusion : une invitation à l’action

« Ça ne tient plus » peut servir de cri d’alerte mais aussi d’appel à la mobilisation. Les associations de l’ESSMS sont à un tournant : soit elles s’efforcent de repenser leur fonctionnement, leur pilotage, leur modèle d’offre, soit elles risquent de subir les transformations sans pouvoir les conduire. Le rôle des structures de conseil et formation – comme GEMELO CONSEIL – est d’apporter l’ingénierie, l’accompagnement, la montée en compétences pour aider à franchir ce cap.
Pour les dirigeants associatifs, c’est le moment de se poser les bonnes questions : « Quelles fonctions ? Quels indicateurs ? Quels partenaires ? Quel modèle demain ? »

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