Bilan de la campagne et perspectives

La campagne 2024-2025 a été marquée par des conditions météo contrastées : après un hiver humide, le printemps est devenu nettement plus sec, avec des cumuls de pluie limités et des températures bien réparties. Cette situation a largement contribué à limiter la pression des maladies foliaires sur les céréales.

Les résistances aux fongicides des différentes souches de septoriose ne progressent pas en 2025, et c’est une bonne nouvelle. Concernant la résistance aux IDM, les souches TriLR ont disparu, les TriMR sont réduites à 5.5% et les souches TriHR restent ultradominantes pour atteindre 70%. Les souches MDR, avec une fréquence moyenne de 25%, ne progressent pas.

Concernant les SDHI, la présence de souches CarR demeure élevée mais ne progresse pas en 2025 (36% vs 41%), tout comme les CarHR (14% vs 19%). Enfin, aucune souche spécifiquement résistante au fenpicoxamide n’a été identifiée en 2025.

Sur septoriose, plus de 30 points d’écarts d’efficacité entre des substances actives très utilisées confrontées à des souches résistantes et les modes d’action originaux en développement ont été mis en évidence dans nos essais.

Pour lutter contre la rouille jaune, l’un des leviers les plus efficaces reste l’utilisation de variétés tolérantes. Le choix des substances actives pour la première intervention fongicide, souvent motivée par la rouille jaune, impose, pour limiter la progression des souches résistantes des autres maladies présentes, de ne plus recourir aux mêmes substances actives, ni même aux mêmes modes d’actions dans les applications fongicides suivantes.

Les solutions de biocontrôle à base de soufre et de phosphonates ont cette année encore confirmé leur efficacité contre la septoriose et sont bien adaptées au T1, lorsqu’il est nécessaire.

Sur l’ensemble du territoire national, les pressions de rouille brune ont été moyennes à élevées. Dans nos essais 2025, conduits sur des variétés sensibles, les pertes de rendement ont été comprises entre 20 et 30 q/ha entre la meilleure modalité protégée et le témoin sans protection. Face à une maladie de dynamique aussi explosive, la clé principale de succès reste le positionnement sans retard des traitements fongicides dès les premières pustules.

Les conditions climatiques de 2025, et plus particulièrement les faibles précipitations autour de la floraison des blés, ont été peu favorables à la contamination des épis et au développement des Fusarium spp. et Microdochium spp. Les analyses de grains à la récolte ont confirmé une très faible présence de mycotoxines.

Sur orges d’hiver, le complexe parasitaire 2025 a été dominé par la rouille naine. Positionnées en T2, les solutions actuellement disponibles ont montré des efficacités comprises entre 85% et 97% sur la rouille.

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Gamme fongicides céréales : statu quo en 2026 sur les substances actives et les modes d’action

Aucune nouvelle substance active fongicide ne viendra étoffer la gamme de solutions disponibles pour protéger les céréales contre les maladies en 2026. Les autorités européennes n’ont pas encore communiqué de décision concernant les deux nouvelles substances actives dont les demandes d’approbation sont engagées depuis quelques années.

Toutefois, les firmes concernées restent optimistes et se préparent au dépôt des demandes d’autorisation de mise au marché (AMM) des premières formulations.

Substances en attente d’approbation

SYNGENTA

Espère commercialiser sa première formulation de pydiflumetofen (ADEPYDIN™) solo (APN03) pour des applications au printemps 2027.
Pour le printemps 2028 suivra une seconde formulation (APN04) associant 62.5 g/l de pydiflumetofen à 75 g/l de prothioconazole.
Le pydiflumetofen est classé dans les SDHI (FRAC 7).

SUMITOMO – PHILAGRO

Espère l’approbation du metyltetraprole (PAVECTO™) [FRAC 11A] avec une commercialisation visée pour le printemps 2028.

Substances réapprouvées et évolutions réglementaires

Plusieurs substances fongicides arrivées au terme de leur approbation en 2025 ont été réapprouvées.
Modifications de phrases de risque au 1er mai 2026 pour :

• la fenpropidine
• la pyraclostrobine

Cela impose un re-étiquetage et interdit certains mélanges extemporanés.

L’application « Mélanges de produits phytosanitaires » d’ARVALIS est recommandée pour vérifier les compatibilités.

Nouvelles associations

• Une association phosphonates de potassium 735 g/l + prothioconazole 50 g/ha : FIRUZA / DOBIZO (DE SANGOSSE)
• Une association prothioconazole 250 g/l + difénoconazole 130 g/l : décision d’AMM attendue (ADAMA)
• Une association azoxystrobine 150 g/l + prothioconazole 150 g/l : décision d’AMM attendue (NUFARM)
• L’association mefentrifluconazole 95 g/l + pyraclostrobine 100 g/l : ISIX (BASF), commercialisée sous LOMARA, EVREST, SCHUSS DUO

Une multitude d’offres packagées et d’accords de préconisations croisées sont recensées pour 2026.

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Les années se suivent et ne se ressemblent pas : dominante en 2024, la septoriose s’est faite très discrète en 2025 et laisse les rouilles s’exprimer

2025 : Un contexte agroclimatique défavorable aux maladies

La campagne 2024-2025 a été marquée par des conditions météo contrastées : hiver humide et printemps sec. Cela a limité la pression des maladies foliaires.

Blé tendre d’hiver

• Faible nuisibilité de la septoriose en 2025
• Rouille brune plus présente et dynamique
• Rouille jaune signalée ponctuellement
• Autres maladies : risques limités pour Piétin-verse, Oïdium, Fusariose

La nuisibilité du blé tendre s’élève à 12.2 q/ha, en baisse de 10 q/ha par rapport à 2024.

Dépenses fongicides moyennes : 61 €/ha, en baisse de 20 %.

Protection T2 (dernière feuille étalée) : +12.4 q/ha
Protection T1 et T3 peu valorisées : +1 q/ha

Orge d’hiver

• Rouille naine : maladie dominante
• Rhynchosporiose et Helminthosporiose signalées mais limitées par la météo
• Ramulariose quasi absente
• Oïdium peu signalé