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Santé mentale et numérique : la téléconsultation s’impose

REGARD D’EXPERT –
Joséphine Arrighi de Casanova, vice-présidente du Collectif MentalTech, responsable santé mentale chez Qare

Une adoption déjà significative chez les Français

L’étude IFOP pour MentalTech montre que 13 % des Français ont déjà utilisé la téléconsultation pour un besoin de santé mentale. Ce chiffre, à rapprocher du fait qu’un peu moins d’un Français sur deux a déjà téléconsulté et que 20 % de la population est touchée chaque année par un trouble psychique (tous ne consultant pas), atteste d’un fort taux de pénétration et illustre qu’une part significative des personnes concernées a franchi le pas du numérique.

Psychiatrie : la spécialité qui téléconsulte le plus en France

Depuis décembre 2024, la Convention médicale 2024-2029 double le plafond autorisé de téléconsultations en psychiatrie, passant de 20 % à 40 % par an. Avant cette évolution, l’Assurance Maladie constatait déjà que 10 % des psychiatres dépassaient le seuil de 20 %, avec une moyenne de 35 % de téléconsultations.

Cette décision acte la reconnaissance institutionnelle de l’efficacité de la psychiatrie à distance, particulièrement adaptée à une spécialité où l’examen physique n’est pas systématique.

Une adoption portée par les jeunes générations

Les moins de 35 ans sont les pionniers. 27 % ont déjà utilisé la téléconsultation pour leur santé mentale, contre 9 % des plus de 35 ans. Cette tendance se vérifie sur Qare où 60 % des patients ont moins de 35 ans, signe d’une adoption massive par une génération connectée, en quête de solutions d’accès aux soins rapides et flexibles.

Cette surreprésentation s’explique aussi par une prévalence plus forte des troubles anxieux et dépressifs à cet âge, chez qui le présentiel peut constituer un frein supplémentaire à l’accès aux soins psychiques.

Un outil qui répond à un besoin d’accès facilité

15 % des Français déclarent vouloir recourir prochainement à la téléconsultation. Cette intention s’inscrit dans un contexte de tension. 11 % des Français n’ont pas de médecin traitant, une proportion qui grimpe à 30 % parmi les patients de Qare, et les délais pour consulter un psychiatre se comptent souvent en mois.

Dans ce cadre, l’usage s’est imposé. Sur Qare, les téléconsultations pour la santé mentale ont été multipliées par 10 depuis 2017. La téléconsultation n’est plus une alternative ponctuelle, mais une composante durable des soins psychiques.

Téléconsultation : confiance et légitimité avérées

Avec 35 % de confiance, la téléconsultation compte parmi les outils les mieux perçus, juste après les plateformes de prise de rendez-vous. Cette confiance est plus élevée chez les femmes, à 38 %, et chez les moins de 35 ans, à 48 %, populations les plus susceptibles de consulter pour des troubles psychiques.

Chez Qare, 67 % des patients en santé mentale sont des femmes. Autre enseignement, 80 % des patients en santé mentale sur Qare ont déjà eu un suivi psychologique. La téléconsultation n’est donc pas un substitut au présentiel. Elle apparaît comme un complément qui facilite l’accès et la continuité des soins, notamment pour des besoins ponctuels ou aigus.

C’est précisément cette complémentarité qui en fait un outil d’avenir pour la santé mentale de tous les Français.

Référence

Assemblée nationale, rapport fait au nom de la commission des affaires sociales sur la proposition de loi pour une santé accessible à tous et contre la désertification médicale, par M. Sébastien Jumel, député, 24 novembre 2021 (n° 4711)

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